mercredi 7 juillet 2010

Connaissez-vous des encaniculés ?,:-|

J'essaie de raffiner et illustrer ma vieille blague dont j'ai oublié le début (et le sens) et qui finissait par «fourrez-y donc un Mr Freeze, ça va le calmer» ou quelque chose comme ça...


mardi 6 juillet 2010

Sans fil Vidéotron: secouer la concurrence ou «apprendre» d'elle ?



Dans un article publié le 28 juin dernier sur Canoë Argent, Olivier Bourque prend le ton «publi-reportage» pour interroger Robert Dépatie, PDG de Videotron, au sujet de Illicoweb et des projets du cablôdistributeur qui se lancera très bientôt dans la téléphonie cellulaire. (l'article complet est ici)

Extrait:


Q: Mais ce sera une bataille de tous les instants, car il s'agit d'un marché (le sans fil) très concurrentiel... 
R: Oui, effectivement. Mais la concurrence nous aide beaucoup. Personnellement, mais aussi comme dirigeant, j'apprends beaucoup de mes concurrents.


Quelle drôle de question, quand on sait qu'il n'y a pratiquement que trois grand joueurs dans ce «marché très concurrentiel», trois joueurs qui se livrent une telle «bataille de tous les instants» que nous nous retrouvons à payer au Canada plus cher que presque partout ailleurs sur la planète. Marché concurrentiel ? Vraiment ?

Et que dire de la réponse !?

Pour ma part, quitte à gâcher un peu le ton très amical de l'entretien,  j'aurais commencé par demander à M. Dépatie, 

honnêtement, entre nous, que pensez-vous du fait (car c'est un fait) que les Québécois et Canadiens paient plus cher pour leurs services de téléphonie, leur accès Internet (avec transfert limité de données) et leurs canaux de télévision ? Comment expliquez-vous que le Français moyen, par exemple, pour 40$/mois (30euros/mois, voir les offres de Free.fr dont j'ai déjà parlé), peut jouir d'un accès Internet illimité ultra rapide (28MBs!) et sans limite de bande passante, de 250 postes de télé, de la téléphonie IP incluant tous les services (afficheur, répondeur, etc.) et appels interurbains sans frais vers 70 pays, avec en plus un enregistreur personnel HD muni d'un disque dur de 10Go inclus,  

alors que ces services ici aujourd'hui coûteraient au Québécois qui voudrait se les payer au moins 200$ par mois, soit cinq fois plus cher ?

What the fuck ?

Vidéotron arrive dans le marché du sans fil et ce que les payeurs de factures se demandent, M. Dépatie, c'est s'il va vraiment concurrencer ses adversaires ou «s'accoter» sur leurs structures de prix gonflés. 

That is the question.

Et si l'étrange réponse faite sur Canoë Argent (recopiée ci-dessus) satisfait les actionnaires de Vidéotron, elle ne rassure certainement pas les facturés-à-la-minute que nous sommes.

jeudi 1 juillet 2010

Joyeux CANADA !



Même Pauline Marois taperait du pied là-dessus !

Bring on the pride, Canadians... ;-)

mardi 29 juin 2010

L'Affaire Joe Barton pour les nuls



Je présume donc que vous êtes nuls en politique américaine, et si c'est bien le cas je vous invite à lire tranquillement ce qui suit (il y a aussi des photos et d'autres vidéos plus bas) histoire de vous mettre un peu à jour sur ce qui se passe d'excitant ces temps-ci chez nos voisins d'en-dessous, sur la catastrophe environnementale de BP dans le golfe du Mexique mais aussi sur les petits tracas d'Obama et ceux très récents de ce monsieur Barton qui s'est mis le pied dans la bouche jusqu'au genou, soulier inclus, le 17 juin dernier. Ça vous fera un sujet de discussion si vous croisez un Américain cet été, à Old Orchard ou sur Grande-Allée...

Et si vous n'êtes pas si nuls et que vous êtes tentés d'argumenter sur certains aspects de l'affaire, il me fera plaisir de vous lire dans les commentaires !



On en parle très peu aux nouvelles par ici mais il est arrivé un événement politique très important il y a de ça une douzaine de jours au USA. Un congressman republicain (Texas), Joe Barton, a fait une gaffe monumentale en disant... exactement ce qu'il pensait. En fait, il lisait sa feuille, sur laquelle ses propos incroyables étaient écrits.

Il avait devant lui l'homme le plus détesté en amérique, Tony Hayward, président de BP et premier responsable de l'accident qui a fait 11 morts sur la plateforme de forage Deepwater Horizon en plus de faire en sorte que des centaines de milliers de litres de pétrole jaillissent chaque jour depuis plus de deux mois du ventre du golfe du Mexique, accident directement causé par la cupidité des décideurs de BP qui ont bêtement voulu économiser quelques millions (de la menue monnaie pour eux) en prenant des raccourcis sur la sécurité lors du déplacement la plateforme,

Barton avait devant lui Hayward, donc, assis sur la chaise du coupable devant les membres du Congrès américain qui le blastaient à tour de rôle et qui n'avait rien d'autre à répondre qu'il était désolé et totalement dépassé par les événements,

et là, comme pour mettre un baume dans la journée du président de BP, à la surprise de tout le monde (à l'exception de celui ou ceux qui l'ont aidé à écrire son discours, ces gens-là n'écrivant jamais rien tout seuls), il s'est excusé à BP et à Tony Hayward.




«I am ashamed of what I saw at the White House Yesterday (...), and I want to apologize...» 


Joe Barton


La veille, Obama avait rencontré ce même Tony Hayward à la Maison Blanche et obtenu de lui la promesse que BP mettrait sans délai 20 milliard$ en garantie dans un fond pour l'indemnisation des victimes de la marée noire, et ce sans conditions, c'est à dire que BP pourra tout de même être poursuivie ensuite si cette somme s'avérait insuffisante, ou pour toute autre raison.

Hayward et BP ont répondu: pas de problème.

On comprend que BP étant une entreprise cotée en bourse dont la valeur des actions est déjà très affectée par l'accident du golfe, Obama disposait d'une marge de manoeuvre limitée pour sa demande d'indemnisation. S'il demandait, disons, 50 milliards, et qu'un grand nombre d'actionnaires liquidaient leurs actions, persuadés que la compagnie ne se remettrait pas d'un tel coup, il risquait de pousser la pétrolière à la faillite et de se retrouver avec la facture de nettoyage. Il fallait donc aller chercher un maximum, tout en s'assurant que la compagnie survive pour payer. 

BP acceptant sans rechigner de déposer 20 milliards tel que demandé, la très grande majorité des observateurs ont conclu que la demande d'Obama était habile et appropriée.

Mais pas ce bon vieux républicain de Joe Barton qui, n'ayant d'évidence pas de pélicans englués dans sa famille, se demandait un peu à quoi ça rimait tout ce tintouin sur la couleur de l'eau du golfe du Mexique.

Traduction des moments pertinents de la vidéo:

« J'ai honte de ce que j'ai vu samedi à la Maison Blanche, je crois que c'est une tragédie de première importance qu'une compagnie soit ainsi soumise à ce que j'appellerais une extorsion... 

(...) je ne veux pas vivre dans un pays où une compagnie ou un individu peut faire quelque chose de mal, et ensuite être obligé par des pressions du gouvernement de payer ce que j'appellerais une extorsion, dans ce cas-ci une extorsion de 20 milliards de dollars, pour un fond douteux (slush fund),

alors je veux m'excuser... (so I want to apologize) »

Tony Hayward, président de BP

Et c'est là que la tempête commence...

C'est amusant de voir Barton à la fin de la vidéo céder sa place tranquillement, sans se douter une seconde qu'il vient de foutre le feu à son propre parti, de même qu'à presque tous les blogues et éditoriaux du pays, qu'il vient de donner aux démocrates un trésor de munitions jusqu'aux prochaines élections au Congrès qui auront lieu en novembre, que son parti-pris plus évident que le nez au milieu de sa face a déclenché une multitude d'enquêtes journalistiques visant à répondre à la soif populaire qui à partir de là exigera de savoir, dans un premier temps, mais qui est cet abruti ?

Qui est Joe Barton ?

Les questions se posent, et les réponses fusent...

Congressman républicain, Texas District 6, Joe Barton est le premier homme sur le Comité de l'Énergie et du Commerce (US House Energy & Commerce Comitee) pour les républicains . Si ceux-ci avaient la majorité au Congrès, il serait au pouvoir. 

Sachant ça, le rédacteur en chef moyen, comme le blogueur curieux moyen qui s'intéresse à la politique américaine, sait aussi que les excuses surréalistes de Barton sont une affaire potentiellement très intéressante, peut-être explosive, et voudra à tout prix et très vite savoir:

qui paie Joe Barton ? qui contribue le plus à ses élections/réelections ? combien a-t-il reçu exactement des compagnies pétrolières ? est-ce sa première gaffe ? quelles sont les autres ? quelles sont ses dernières décisions ? sont-elles potentiellement louches ? favorise-t-il systématiquement les demandes du Big Oil (l'industrie pétrolière)? que pense-t-il des énergies alternatives ? son train de vie est-il questionnable par rapport à son salaire ? va-t-il aux putes ?

En 2010, on ne se questionne plus: on exige des réponses. 







«À la gang on sait toute !», disait André Arthur en '80. Si seulement on pouvait mieux partager nos informations, aurait-on pu ajouter à cette époque, nous serions en voiture!.. 

30 ans plus tard, nous sommes en voiture.



Alertes Google: pratique !



J'ai assisté à ce petit moment d'histoire (les excuses de Barton) presque en direct parce que je suivais de près la comparution de Tony Hayward (quelle andouille) devant le Congrès, et quelques minutes seulement après avoir vu passer sur le web un article du genre «Joe Barton s'excuse à BP pour la façon dont Obama les a traités» (probablement de Richard Hétu sur Cyberpresse), avec essentiellement la même vidéo qu'au haut de cet article,

flairant le potentiel de controverse de l'affaire, j'ai crée une alerte Google avec le nom «Joe Barton». Depuis, à chaque fois que quelqu'un pond un article, de journal ou de blogue, avec le nom de Joe Barton dans le titre ou la description, et que Google le trouve évidemment, je reçois automatiquement un bref résumé et un lien vers l'article complet.

J'en ai reçu quelques centaines depuis ces douze derniers jours, et ça continue de rentrer plusieurs fois par heure.

En fait on peut dire qu'une heure seulement après ses fameuses excuses à BP, l'efficacité de la circulation de l'information étant ce qu'elle est sur Internet, la famille et les gens très proches de Joe Barton pouvaient eux-mêmes apprendre des choses sur Joe Barton. Joe Barton lui-même a probablement ces derniers jours appris des choses sur Joe Barton. Des choses qu'il avait peut-être oubliées. Les journalistes sont crasses, parfois...


Barton et l'argent, Barton et le vent...

Maintenant pour ma part après quelques lectures je sais qu'au Congrès c'est Barton qui a le plus reçu de contributions ($) de la part de l'industrie pétrolière ces dernières années, soit 1,4 million$ (ou 1,7 selon la source), argent déclaré, avoué, utilisé essentiellement pour ses campagnes électorales. 

Je sais aussi que lorsque vient le temps de défendre l'industrie pétrolière face à la vilaine menace des énergies alternatives, comme l'éolienne, par exemple, Barton peut aller jusqu'à mettre en doute l'utilisation du vent du Bon Dieu pour produire de l'énergie, car après tout qui nous dit que ce n'est pas dangereux de mettre ces grosses hélices dans la trajectoire du vent, et ainsi risquer de changer les corridors de vent (wind patterns) pour ensuite se retrouver, pourquoi pas tant qu'à y être, avec un effet contraire à celui souhaité, soit un réchauffement global ? Mhm ?

(on comprend à son explication complète (en anglais) qu'il soulève la crainte qu'on puisse se retrouver avec des endroits chauds où il ne venterait plus !)

Ayoye.

Faut un front assez large derrière lequel il ne se passe pas grand chose pour s'asseoir dans un endroit sérieux comme le Congrès américain et dire des énormités pareilles en pleine lumière et derrière un micro qui marche.

Ça révelle que cet homme, probablement un peu simple d'esprit, est très mal entouré et très mal conseillé, peut-être en plein changement de son équipe de conseillers, ça pourrait expliquer, en partie...


Traduction des propos de Joe Barton sur l'énergie éolienne





Parenthèse: Obama n'est pas prophète dans son pays

Ici au Canada et presque partout ailleurs dans le monde les gens interrogés pour des sondages appuient Obama en très grande majorité. Aux USA, c'est plus compliqué.

Probablement à cause des énormes attentes des Américains face aux promesses de changement qu'il incarnait, forcément déçues, combinées à la lenteur de la reprise de l'économie, il est de bon ton aux USA, surtout chez les républicains bien entendu, de critiquer Obama pour tout et rien. Joe Barton en accusant le président d'extorsion envers BP, se croyant dans le ton et peut-être même original, a juste dépassé la mesure.

Aussi on s'explique mal (surtout ici ) pourquoi, mais des personnages comme Rush Limbaugh (animateur radio très populaire que certains considèrent comme le véritable chef du GOP*), Sarah Palin (genre de Josée Verner sur les stéroïdes) et Glenn Beck (animateur radio et télé ridiculement démagogue), des bêtes de médias, icônes de la droite religieuse ultra-conservatrice, idoles du Tea Party qui aiment les micros, les caméras et raconter n'importe quoi à leurs fans qui ne vérifieront pas de toute façon, n'importe quoi qui sera payant en termes de ratings, qui vendent plus de livres que Stephen King, mais des livres qui font tout aussi peur, ont beaucoup de succès au States. 

Ils abusent tous de la même fameuse recette «gratte le bobo du contribuable» pratiquée ici par «la radio de Québec TM», mais dans leur cas de façon plus extrême, avec en plus ajout de gros sel dans le bobo, et en moins le souci d'un minimum d'honnêteté dans le discours. 

«Vous êtes mécontent du gouvernement ? Le onzième appel gagne un gros fusil et une boîte de cartouches !». Ben quoi ? Puisque c'est votre droit sacré - presqu'un devoir - d'être mécontent de votre gouvernement, et puisque le deuxième amendement, béni soit-il, vous permet de posséder une arme, où est le mal ?

Voyez le genre ?

Les contreparties démocrates de ces dresseurs de singes sont, isn't that ironic, au Comedy Central, le canal télé US des émissions d'humour où Jon Stewart et Stephen Colbert en fin de soirée soulignent l'absurdité de leurs «rivaux» avec tellement de pertinence et de talent qu'on se demande chaque fois comment ceux-ci peuvent se remettre de recevoir aussi souvent de telles raclées.

Malheureusement tout le monde ne capte pas le canal Comedy Central, ou ne catche pas ce genre d'humour trop subtil, ou se couche trop tôt pour comprendre les démonstrations à l'effet que Palin, Limbaugh, Beck racontent absolument n'importe quoi.

Et ces gens qui se couchent trop tôt et/ou qui ne comprennent rien de ce qui se passe autour d'eux, comme Palin, Limbaugh et Beck, se fâchent contre n'importe quoi.

* GOP=Grand Old Party, le parti républicain.


Glenn Beck, animateur radio et télé (Fox News)



Comment distinguer les républicains extrémistes des républicains raisonnables ? Joe Barton montre le chemin...

Avant J.-B., donc, ce 17 juin 2010, les temps étaient plutôt durs pour Obama et le parti démocrate. La réforme d'Obama sur la santé avait été adoptée de justesse et la cote de popularité du président était en baisse lente mais constante avec ses partisans d'un côté qui trouvent qu'il n'en fait pas assez ou du moins pas assez rapidement, et ses détracteurs de l'autre bord qui jugent qu'il en fait beaucoup trop, qu'il abuse du pouvoir au point d'exciter la version hard du parti républicain, le Tea Party, dont on appelle les membres les teabaggers, des brandisseurs de pancartes qui dénoncent le gouvernement Obama pour sa tyrannie, ses vues socialistes, communistes, parfois même Hitleriennes (!). Rien que ça. Faut dire qu'au Tea Party, avec les bottes qu'ils ont, ils ne s'enfargent pas dans les fleurs du tapis. À vrai dire, on peut croire que là où ils passent, les fleurs ne repoussent plus.

La vidéo ci-dessous montre un rassemblement de teabaggers (déc. 2009) qui sont interviewés sur leurs convictions politiques et leurs «croyances». Vous êtes prévenus, ça fait peur:




Le Tea Party, c'est un peu la réponse américaine à l'extrémisme musulman. 

Le teabagger moyen est peu instruit, s'intéresse plus à la bible qu'aux livres d'école, craint le diable (qu'il voit partout) et adore Jésus, est contre l'avortement mais pour la peine de mort, et il veut:
  1. une job à vie avec un bon boss (comme dirait Deschamps)
  2. ne pas payer d'impôt ou très peu
  3. un président moins africain* qui ne s'occuperait que des affaires importantes, c'est à dire arrêter l'invasion des immigrants voleurs de jobs et des religions autres que chrétiennes, et qui laisserait les corporations donneuses de jobs établir leurs propres règles et dicter le marché comme elles l'entendent.

Le teabagger moyen a sa bible qu'il interprète comme ça l'arrange et son église avec son pratique confessionnal pour repartir à zéro quand par mégarde il s'est égaré, donc pas besoin de lois pour lui ou si peu.

Certains pensent que ces joyeux extrémistes bandent et mouillent à l'idée que quelqu'un ose remettre en question ne serait-ce que la pointe de la patte d'une virgule du deuxième amendement de la constitution - celui qui leur permet de posséder un gun - ce qui leur fournirait l'occasion de crier Au-viol-de-la-Sainte-Constitution pour ensuite dégainer et tirer sur tout ce qui bouge. Et si c'est un président Noir socialiste et présumé illégitime qui bouge, so be it.

Les affiches «Bury Obamacare with Kennedy» (enterrez Obama-santé avec Kennedy) qu'on peut voir dans la vidéo ci-dessus suggèrent très peu subtilement qu'un autre meurtre présidentiel ferait l'affaire de plusieurs.

Bref, malgré leur manque de cohésion et leurs discours souvent absurdes et contradictoires (le Tea Party a plusieurs «saveurs» qui s'harmonisent plus ou moins bien ensemble) les teabaggers sont de plus en plus bruyants et prennent de plus en plus de place, parlent souvent et ouvertement de renverser le gouvernement et pas souvent de façon démocratique, apportent parfois leurs fusils aux manifestations et commencent à ressembler à un bouton dans le cul pour les républicains raisonnables qui voient leur parti divisé- et rien que ça c'est inquiétant - sur l'importance à accorder à ces excités qui s'identifient pour la majorité aussi au parti républicain.

Quel être humain sensé veut être associé à un gars qui tient une affiche qui dit «Pelosi is a JEZEBEL» et qui dit à la caméra qu'il n'en revient pas qu'en tout juste un an Obama ait réussi à détruire presque tout le pays ?

À la manif contre le gouvernement libéral à Québec en avril dernier, si mon chum Gilles et sa blonde Mumu avec qui je marchais avaient sorti du coffre du char des affiches suggérant que Charest est un croisement entre l'antéchrist et Hitler, ils m'auraient vu faire quelques pas de côté...


Excuses, deuxième et troisième rondes...

Mais le républicain moyen et raisonnable, encore en majorité dans son parti, a sursauté lui aussi en entendant les excuses de Barton, puis il a exigé rétractation et des nouvelles excuses, qu'il a obtenues quelques heures seulement après les excuses originales.

En fait, les leaders du GOP ont pris Barton à part et lui ont carrément dit «là, tu pousses Joe, trop c'est trop, tu te reprends ou tu dégages». Alors Barton est retourné à son siège et reprenant la parole il s'est rétracté et excusé, dans des mots très maladroits, de s'être excusé auparavant à BP.

Plus tard sur Twitter un de ses collaborateurs, probablement celui qui avait rédigé les toutes premières excuses, a tweeté «Barton was right» (Barton avait raison). Mais le collaborateur en question s'est excusé pour ça aussi et a vite effacé le tweet gênant.

Il pouvait sembler alors que Joe Barton était tout seul au monde à avoir trouvé qu'Obama avait été trop dur avec BP,  mais c'était sans compter sur ce bon vieux Rush Limbaugh...


Limbaugh: un bouton dans le cul, Joe Barton ? Mais non, c'est un grain de beauté !

Après les excuses de Barton, ce que j'avais le plus hâte de lire, d'entendre, de voir sur YouTube, c'était la réaction de Rush Limbaugh, le chef-par-en-dessous du GOP qui fume des barreaux de chaise et qui marie une pitoune de 30 ans plus jeune que lui à chaque fois qu'il se rend à l'église.

Parce que depuis qu'Obama est en poste, Limbaugh, 6 à 7 millions d'auditeurs et 33M$/an, j'ai l'air jaloux mais ça va, semble s'est juré de se prononcer contre absolument tout ce que le président dit, fait ou propose.

«J'espère qu'il échouera», sont ses mots suite à l'élection d'Obama en novembre 2008. Échouer sur quoi ? Sur tout. En général.

Les observateurs, dont je suis, se demandaient ce que ferait Limbaugh quand Obama poserait un geste très difficilement contestable, genre dire à une grosse pétrolière immensément riche qui ferait une horrible gaffe écologique «tu vas payer pour les dégâts que tu as causés». 

Ceci étant advenu, puis l'affaire ayant été soulignée par la «gaffe» de Barton, il aura fallu deux jours d'attente avant que Limbaugh se prononce officiellement. 

Son verdict: Barton a raison et les républicains qui le condamnent sont hypocrites.

Selon Limbaugh, qui ne dévie donc pas de sa ligne de conduite, Obama a abusé de son pouvoir en imposant ce fond d'indemnisation de 20 milliards à BP, parce que dorénavant, sachant que le président peut se permettre cette liberté, les saintes grosses corporations donneuses de jobs (bénies soient-elles) y penseront à deux fois avant de s'installer aux USA. Avec sa bonne foi habituelle, Limbaugh bien sûr ne tient aucun compte  du caractère unique de cet accident qui constitue la pire catastrophe écologique de l'histoire des États-Unis. En fait, il réagit comme s'il s'agissait d'une catastrophe naturelle, comme si Obama accablait BP pour un accident que la compagnie ne pouvait éviter.

Cette réaction de Limbaugh, absurde et inacceptable en particulier pour les états du sud touchés par la marée noire, a engendré quelque chose qu'on croyait presque impossible jusqu'ici: une dissociation de la part de plusieurs haut placés du parti républicain des propos de Rush Limbaugh. 

Jusqu'ici quand un membre - ou même un dirigeant - du parti républicain osait critiquer Limbaugh d'une façon ou d'une autre, il finissait à tout coup par revenir s'excuser en public, la queue entre les jambes.

Cette dissociation pourrait représenter un fractionnement historique de la base du parti républicain, la faction modérée prenant ses distances face à la faction radicale qui est en train de virer folle. 

Quelques autres républicains purs et durs, sans toutefois dire «Barton a raison», ont montré leurs couleurs, comme Michelle Bachman (Minnesota) qui voit dans ce fond d'indemnisation une «redistribution des richesses» (communisme!), et Rand Paul (Kentucky) qui a parlé d'un geste anti-américain (unamerican) sans précédent de la part du président. Mais ils sont isolés. 

Et surtout, grâce à Barton, ils sont maintenant identifiés comme étant au service du «Big Oil».

* Plusieurs teabaggers sont aussi des birthers, ces illuminés qui prétendent qu'Obama ne serait pas né aux USA et qui donc ne serait pas apte à diriger le pays.


Les Démocrates rigolent et songent à élever une statue en hommage à Joe Barton

Le vice-président des USA, Joe Biden, réagit aux excuses de Joe Barton

Le GOP suite à un étrange calcul politique a décidé après quelques jours de réflexion de laisser en place Joe Barton sur le Comité de l'Énergie et du Commerce. Les dirigeants du parti ont bien dû avoir envie de le foutre dans un avion vers nulle part, le hangar de Sarah Palin en Alaska, par exemple, mais j'ai lu qu'ils craignaient qu'en se débarrassant de lui ils ne fassent que prolonger l'attention des médias sur cette histoire qu'ils veulent bien entendu voir s'étouffer le plus tôt possible.

Très mauvais calcul selon moi car ça réjouit sincèrement les démocrates qui ne se cachent même pas pour rire et qui pour les prochains mois répondront à plein de questions en mentionnant Joe Barton.

Ainsi on entendra souvent:

« Nous, contrairement à Joe Barton...»
« Nous ferons payer les pollueurs, n'en déplaise à Joe Barton...»
« Vous voulez savoir ce que pensent réellement les républicains ? Écoutez Joe Barton. »
« Vous savez qui serait en charge de l'Énergie et du Commerce au Congrès si les républicains étaient au pouvoir aujourd'hui au Congrès ? Joe Barton. »

Le jeu du parti démocrate désormais consistera à associer chaque fois que possible et le moins subtilement possible le nom de Joe Barton au parti républicain, qui sera limité dans ses répliques en défense puisque Barton est resté en poste, et les démocrates joueront ce jeu au moins jusqu'au élections de novembre qui pourraient être beaucoup moins pénibles que prévu pour eux,

qui pourraient alors payer un bon cigare à ce nouveau héros-malgré-lui et lui dire «Merci, Mr Barton !»,

avant que les républicains ne le remercient à leur tour, à leur façon... 


Montage avec texte fictif, inspiré de l'homme et de son oeuvre

dimanche 27 juin 2010

samedi 29 mai 2010

My diaper is full of chic...

La meilleure pub télé que j'ai vue depuis longtemps. Depuis celle-ci, en fait. Montez le volume et essayez de ne la visionner qu'une seule fois, pour voir...