vendredi 27 novembre 2009

Foutu Charest...



En s'obstinant depuis des mois à ne pas ordonner une commission d'enquête publique, non seulement Jean Charest s'est peinturé dans le coin, mais il s'est placé dans une lose-lose situation dont il ne se sortira, au mieux, que très abimé.

Il aurait pu éviter le pire en début de semaine en répondant rapidement et positivement à ses policiers qui l'ont interpellé en admettant leur manque de ressources devant la tâche à accomplir et qui ont réclamé à leur tour cette enquête publique. Ils constituaient le dernier prétexte, celui qui consistait à dire qu'on ne veut pas nuire aux enquêtes policières.

Maintenant que le syndicat des policiers l'a demandé, comme les procureurs de la couronne et la plupart des autres autorités à l'exception de la FTQ, maintenant que les pétitions circulent partout, que les tribunes téléphoniques ne parlent que de ça et que des sondages indiquent que 90% des Québécois veulent et exigent cette enquête publique, il n'aura plus aucun mérite à la déclencher. C'est maintenant son strict devoir et plus il repoussera l'échéance, plus il aura l'air fou.

Et s'il a le malheur et la maladresse de remettre la tâche à la reprise des travaux parlementaires en février, tout le monde parlera moins dans les prochaines semaines du Père Noël, des cadeaux et de la nouvelle année que du pourri à Charest.

Je ne crois pas qu'il voudra passer les Fêtes dans le rôle du Grinch.


Son comportement est aujourd'hui tellement louche que si l'enquête au final ne dénonce pas assez de travers sur les comportements des libéraux, on se dira qu'elle a été bâclée, ou qu'ils ont eu tout le temps de faire disparaître les dossiers compromettants.

Il ne peut plus gagner. Foutu.

À moins que ladite enquête publique ne révèle que le PQ a fait aussi pire ou pire en matière de corruption -- ce qui ne surprendrait qu'à moitié et là Gérard Deltell et son ADQ (qui n'ont pas eu encore connu le pouvoir qui corrompt et qui seront donc moins concernés par les enquêtes) pourraient vraiment avoir des chances de prendre du gallon--

le parti Libéral du Québec pourrait bien aux prochaines élections manger une râclée semblable à celle qu'ont pris les Libéraux fédéraux après l'enquête Gomery, du genre de celles qui font mal longtemps.

En espérant que le juge ou commissaire nommé soit compétent et qu'il en découvre assez pour que le système soit réformé complètement.

Liens:


Signer la pétition de Zéro Corruption, un groupe qui veut souligner le 9 décembre, la journée internationale contre la corruption.

mercredi 25 novembre 2009

«Microsoft est HOT et ma femme m'aime pour mes muscles !»



Le web est trop gratuit au goût du milliardaire Rupert Murdoch, qui se désole que le contenu de ses journaux se retrouve en partie à la portée de tout le monde sur Internet. Le patron du New-York Post (sports et potins) et Fox News (propagande) considère se faire «voler» par Google. Il parle maintenant de s'associer à Microsoft et son moteur Bing, qui pourrait l'aider à rendre payant le contenu de ses journaux, pour ceux qui (qui?) seraient intéressés à l'acheter.

Faut être drôlement désespéré. Et pour Murdoch, et pour Microsoft.

Murdoch peut avoir réussi à amasser une immense fortune au cours de sa vie en prenant de sages décisions et en donnant des coups de pieds aux bons endroits, cette fois-ci le bonhomme déraille complètement.

Il a l'air du gars qui se rend compte, en constatant les énormes profits encaissés par Google, que ses journaux ne rapportent finalement pas grand chose. Et qu'est-ce qu'on trouve sur Google ? Des articles provenant des journaux de Murdoch ! L'équation est simple aux yeux de l'homme de 78 ans: Google le vole.

En vérité, la plupart des gens de moins de 75 ans l'ont compris, il pourrait d'ailleurs en parler avec son épouse, Google ne fait que diriger les internautes, via son moteur de recherche, vers du contenu qui est déjà en ligne. Tout propriétaire de contenu peut choisir de le mettre ou non visible pour les moteurs de recherche; il suffit d'inclure à l'entrée du site un petit fichier texte à l'attention des robots et le tour est joué.

La plupart des propriétaires de journaux cependant choisissent de publier aussi sur l'inévitable web, tout en tentant de rentabiliser l'affaire d'une façon ou d'une autre, par la vente de publicité ou d'abonnements à une version en format PDF, alternative écologique à la version papier, par exemple. Ici le Soleil et le Journal de Québec offrent déjà cette option.

« Ce que Murdoch semble vouloir faire quant à lui est de faire payer l'internaute qui cherche du (son) contenu, et on se demande bien comment il pourrait arriver à faire une connerie pareille...»

En déclarant la guerre à Google et à la diffusion de contenu (relativement) gratuit sur Internet, Rupert Murdoch  s'attaque au web tel qu'on le connaît aujourd'hui et dont le modèle est déjà solidement installé.

En songeant pour s'aider à s'allier à Microsoft, une compagnie sans tête (ou du moins dont la tête est gravement malade) qui ne sait plus quoi faire pour se relancer après l'échec de Vista, un produit si mauvais que plusieurs clients ne lui pardonneront jamais, le vieil homme confirme qu'il ne comprend pas grand chose à ce qu'il doit appeler les «maudits ordinateurs».

Google et l'ensemble des internautes qui apprécient de n'avoir pas à sortir leur carte de crédit à toutes les 15 minutes quand ils naviguent sur Internet n'ont donc pas trop à s'en faire avec ce vieux taxeur, mais vu ses prouesses passées il serait quand même bon de le garder à l'oeil...

Voir ici un portrait intéressant du bonhomme (en français).

dimanche 22 novembre 2009

«Je faisais une grosse pile comme ça, et puis une autre plus petite à côté...»



On voit ici Gilles-André Gosselin expliquant au juge Gomery comment il empilait le fric qu'il volait au gouvernement, avec la complicité de son chum Charles Guité.

La surfacturation est un moyen facile de s'enrichir rapidement, il suffit d'avoir des amis  bien placés au gouvernement qui vous disent «pas de problème» et en un rien de temps vous êtes riche.

Il se peut, toutefois, si vous êtes trop ambitieux, que vous ayez éventuellement à répondre à des questions embêtantes qui, faute de réponses satisfaisantes, vous vaudront un séjour en prison.

Il y a quelque chose d'absurde et de jouissif à la fois de voir une crapule étouffer sous le poids de la preuve qu'on lui montre, de le presser de questions auxquelles il ne peut évidemment pas répondre, mais quand même exiger des réponses.

«Vous arrivez à me faire dire dire n'importe quoi. (...) Je me demande à quoi ça rime, tout ça...»



Deux ans plus un jour dans une prison fédérale. C'est à ça que ça rime, mon pote.

Ça valait le coup ?

Lire l'article de Cyberpresse.

lundi 2 novembre 2009

La honte a une ville

C'est le titre de l'article de Michel David du Devoir de ce matin.



Gérald Tremblay est réélu, malgré toute l'incom-pétence et l'ineffi- cacité dont il a fait preuve ces dernières années, particulièrement la dernière alors que les journalistes déterraient presque quotidiennement une nouvelle affaire de corruption/collusion/malversation/etc. pour laquelle à chaque fois il répondait qu'il ne savait pas, et que s'il avait su, il aurait appelé la police.

Il est donc élu par défaut, principalement grâce à Richard Bergeron, le très weird candidat musulman/fumeur-sportif/complotiste/anti-automobile qui est allé chercher le quart du vote, divisant celui de l'opposition.

Une victoire qui doit goûter drôle pour le maire Tremblay, qui a du lire comme tout le monde ce matin que le gouvernement Charest envisagerait de carrément mettre Montréal sous tutelle. Voir à ce sujet l'article de Michèle Ouimet sur Cyberpresse

Ainsi va la vie dans ce wannabe pays plein de trous où tous les paveurs sont millionnaires, et parfois même ministres.

La honte a une ville ? Mieux: la honte a un peuple.