mercredi 24 février 2010

À propos des coûts de l'Internet/téléphone/télé-vision au Canada


(comparatif Canada/Japon trouvé au hasard sur le web en cherchant une image pour illustrer ce billet)


Au bas d'un article sur le site du magazine l'Actualité concernant les coûts élevés et le piètre débit de l'Internet au Canada, Paskal, un Français, réagit :

«Nous avons le même problème en France sur la téléphonie mobile (ce que vous appelez les cellulaires) : il existe 3 opérateurs qui ont été condamnés par la justice car ils s’entendent pour maintenir des prix haut. Nous payons 25€ (33$) pour 2h de communication vers n’importe quel mobile en france.

En revanche sur internet, c’était la même situation jusqu’à l’arrivée de Free, un fournisseur qui propose pour 30€ (40$CAN) : ADSL 28 mbits/s, plus de 150 chaines de télé gratuites, les appels illimités vers les fixes et une centaine de pays, du wifi, un routeur, un service de fax, un magnetoscope numérique, la possibilité de lire les fichiers de son ordi sur la TV, des jeux sur la TV, la possibilité de faire son emission TV et la diffuser, etc, etc…les 3 autres opérateurs ADSL ont maintenant alignés leurs tarifs et leurs services…Comme quoi la concurrence a du bon…

La bonne nouvelle pour nous, c’est que Free vient d’obtenir une licence pour faire de la téléphonie mobile, alors que tous ont cherché à lui mettre des bâtons dans les roues en faisant des recours juridiques, ou même en faisant jouer les relations avec le pouvoir politique afin de rendre le dossier non conforme, ce qui les à obliger à refaire un dossier et leur a fait perdre 6 mois…

Vive la concurrence!!!»


Bref: pour l'Internet haute vitesse deux fois et demi plus rapide que la haute vitesse «extrême» vendue ici par Videotron à 74,95$/mois PLUS service de téléphonie incluant appels interurbains sans frais, PLUS 150 postes de télévision PLUS un paquet d'autres bidules pratiques, il en coûte aux Français environ 40$CAN par mois.

Pour avoir droit ici aux mêmes services avec Videotron ou Bell, il en coûterait quoi? 200$ par mois?

Voyez ici le site de Free.fr.

Savez-vous d'où vient cette impression étrange que vous vous faites fourrer ?

Elle vient du fait que vous vous faites fourrer !

À quand un Free.ca ?

Virtuose de la tronçonneuse


Miguel Richard est un sympathique nouvel entrepreneur de la fin quarantaine qui comme bien d'autres a décidé à un moment donné de changer la façon dont il gagnait sa vie. Pour faire une histoire courte: il chauffait des trucks dans le transport de bois, il s'est interessé aux arbres, il est devenu élagueur professionnel.

Puis il est venu me voir au printemps 2009 pour le montage ses premières cartes d'affaires d'élagueur autonome fonctionnant sous le nom enregistré de Environarbre. Il n'avait pas de logo alors je lui en ai bricolé un rapidement pour lui monter une carte d'affaire avec logo «simple & clean» qui lui ont beaucoup plu.





J'ai ensuite lettré la boîte de son pick-up et on s'est dit à l'an prochain pour le site web vu que son budget-publicité pour la première année était comme c'est souvent le cas très limité et déjà affecté par l'achat de quelques cartouches pour imprimante à jet d'encre, encre vendue comme on le sait à 3 500$ le litre*.

Je plaisante (pour l'encre), mais Miguel est donc revenu il y a quelques semaines pour jaser site web et comme il m'apprenait qu'il était capable de bien s’exprimer par écrit, je lui ai conseillé un site-blogue (avec panneau de contrôle) avec lequel il pourra lui-même poster des textes, des images et des vidéos des travaux qu’il fera au cours des prochains mois et prochaines années, de façon à renseigner ses clients actuels et futurs sur la nature de son travail.

Un peu comme je le fais présentement avec le mien, via mon blogue.

Miguel est donc un passionné des arbres, qu'il «soigne» la plupart du temps avec une tronçonneuse, et un nouvel élagueur/blogueur.



Voir le site: http://environarbre.com

Pour son site j'ai retravaillé le logo d'Environarbre, intégré textes/logo/photos sur une plateforme Wordpress et bricolé une animation (javascript) en en-tête. Visitez son site et si vous avez des travaux d'élagage ou d'abattage à faire, je vous le conseille chaleureusement.

Longue vie à Environarbre !


* Assumant que les cartouches d'encre contiennent en moyenne 10ml/cartouche, et qu'elles sont vendues en moyenne 35$ chacune.

mardi 23 février 2010

Nicole Kidman nie avoir eu recours à la chirurgie plastique


Surprise dans le frigidaire d'un über-marché de Berverly Hills devant un étalage de peau simili humaine, garantie moins de 12 ans d'âge et maintenue à basse température dans des conditions idéales,

par un journaliste/paparazzo incognito et astucieux qui eût le réflexe de l'aborder négligemment en lui demandant «Bonjour, est-ce qu'on peut vous aider?»,

Mme Kidman aurait répondu sans sourciller  «Je regarde, c'est tout...».

Distributeurs Internet au Canada: leaders mon oeil !


L'an dernier les grands distributeurs d'accès Internet au Canada se sont payés une étude dont les conclusions «démontraient» que le Canada était un leader mondial en distribution d'accès Internet. C'était qu'on appelle une étude «sponsorisée», comme les études commandées par les compagnies de tabac qui finissent toujours par «révéler» que tout bien pesé, leurs cigarettes ne peuvent pas être considérées comme étant dommageables pour la santé.

Ce sont donc des études-bidon et elles ont sensiblement le même sérieux et la même crédibilité que les pubs de cigarettes des années 60.

Une autre étude qui vient tout juste de sortir, sérieuse cette fois, venant de l'université Harvard, vient corriger en tous points celle des distributeurs canadiens(Bell, Videotron, Rogers, etc.) dont les conclusions commanditées avaient été bêtement reprises par les gens du CRTC qui, trop heureux de voir d'aussi bonnes nouvelles passer, s'étaient eux aussi glorifiés du titre de leader mondial sans se questionner d'avantage.

Selon cette dernière étude, celle de Harvard, nos «leaders» canadiens arrivent en milieu de peloton pour la vitesse de connexion offerte, et 18ème sur 30 au niveau des prix pour ce type de connexion dans les pays développés. Loin, très loin du podium.

Mais là où ça dérape sérieusement, c'est au niveau des tarifs offerts pour les connexions de nouvelle génération (35Mo et plus), où le Canada arrive en 18ème position sur... 19 !

18ème sur 19. Avec des leaders comme ça, qui a besoin de losers ?

Ma connexion personnelle, qui à 10Mo/s n'est pas de nouvelle génération (35Mo/s) mais qui est tout de même qualifiée de «Haute Vitesse Extrême» par Vidéotron, me coûte 70$/mois + taxes pour une consommation limitée à 100Go par mois.

Après avoir fait le tour rapidement sur le web pour vérifier les prix payés ailleurs sur la planète, j'arrive grosso modo à une moyenne d'environ 30$ par mois pour le même service.

Les distributeurs canadiens semblent aussi parmi les seuls à foutre des limites de consommation à presque tous leurs forfaits, avec des frais ridiculement élevés lorsque la limite prévue est dépassée.


Avec des sites comme TOU.TV où l'on peut regarder en excellente définition presque toutes ses émissions favorites, ce sont des milliers de clients qui verront leur facture d'Internet exploser, allant même parfois jusqu'à doubler et tripler.


La vie est belle pour les distributeurs d'accès Internet (et c'est pareil pour la téléphonie cellulaire) au Canada, car le CRTC ne semble avoir ni l'envie, ni les moyens de les forcer à jouer le jeu de la concurrence.

vendredi 19 février 2010

Pendant que les écolos surveillent les arroseurs d'asphalte...


Avant qu'on conseille aux mammifères qui le peuvent de ralentir leur respiration pour réduire leur empreinte écologique, je pense qu'il y a des cas lourds dont il faudrait s'occuper.

L'annuaire Pages Jaunes est un de ces cas.

Il y a dix ans les représentants de Pages Jaunes se présentaient chez les annonceurs en affirmant que les annonces qu'ils vendaient se retrouvaient dans le tiroir de la cuisine de tous les Québécois, qui se référaient alors à tout coup à l'annuaire téléphonique + bottin Pages Jaunes pour trouver une personne, une compagnie ou un service.

Aujourd'hui les représentants de Pages Jaunes racontent sensiblement la même chose: ils impriment et distribuent des bottins pour tous les foyers québécois (plusieurs millions),

mais ils oublient souvent de mentionner qu'un fort pourcentage de leurs bottins s'en vont maintenant direct au recyclage ou aux vidanges.

Au bloc de condos ou j'habite, à tous les ans ils en laissent des grosses piles dans le hall d'entrée, dans lesquelles tout le monde s'enfarge pendant dix jours parce qu'ils laissent trois fois plus de bottins que nécessaire.

Pourquoi ils impriment et distribuent autant de bottins de mille pages inutilement, maintenant que tout le monde cherche sur Internet ? Pour maintenir leurs tarifs, numb! :)

Si imprimer + distribuer coûte 100$, et ajuster les tarifs, au mieux, coûte 150$, ou même 105$, genre, mettez-vous à leur place, vous feriez quoi ?

Alors ils impriment et ils distribuent. C'est une façon cheap (et pas du tout écolo) de rester important.

Ainsi tous les ans des centaines de milliers d'annuaires neufs rejoignent aux vidanges et au recyclage des millions d'annuaires usagés dont plusieurs pages n'ont même pas été tournées. L'empreinte écologique d'une telle connerie doit être visible de Mars au moins, non ?


Comment se fait-il qu'on dirait que personne ne la voit ?

Ils regardent où nos écolos ? Youhou ! Mon hall d'entrée est plein de bottins, et ma boîte à malle, presque chaque jour je jette trois lettres/enveloppes non sollicitées sans les ouvrir, plus un grand carton d'agent d'immeubles, ou d'arrangements funéraires, et/ou un menu de restaurant-pizza/chinois, je jette tout direct dans la poubelle juste à côté qui est toujours pleine de publicités mal ciblées, jetées là par des gens pas concernés, achalés par tant de papiers colorés imprimés pour rien qu'ils jettent presque à regret tant on leur a toujours dit d'économiser.

J'ai beau comme eux chercher le bouton «off» de l'entrée des papiers inutiles dans ma boîte aux lettres, je ne le trouve pas.

On dirait qu'il faudrait qu'on l'invente ! Hey ! N'est-ce pas là une belle mission écolo ?

Pensez à une grande tournée des médias pour conscientiser les gens aux bienfaits de la consultation par le web plutôt que via les supports de papier, qui finirait par un triomphe à Tout le monde en parle où Steven Guilbault et/ou Laure Varidel annoncerai(en)t que serait offert dans tous les Couche-Tard dès le lendemain lundi un petit décalque vert à apposer sur sa boîte aux lettres signifiant qu'on ne désire plus de publicités imprimées non sollicitées, ni de bottins d'aucune sorte, épargnant ainsi des milliers d'arbres et beaucoup d'énergie.

Une pensée émue pour les gens de chez Pages Jaunes, les imprimeurs, publicitaires, distributeurs, camelots, facteurs, mais que voulez-vous le monde évolue et vous devez faire avec.

Aux écolos: lâchez un peu le «maniaque» qui lave son asphalte à l'eau («à la hose»); dans une province qui compte un million de lacs et cent trente mille rivières, il est moins absurde que bien d'autres.


D'ailleurs savez-vous combien le réseau montréalais d'eau potable compte de fuites ? Assez pour nettoyer plusieurs milliers d'entrées de cour, en continu, 24 heures par jour. Pourquoi on fait aussi relativement peu de cas de ces fuites ? Parce que de l'eau potable, au Québec, c'est pas ce qui manque.

Ce qui consomme de l'énergie c'est le traitement de l'eau, bien entendu, pour la faire passer de brun à clair, mais encore là, les usines tiennent le coup et font la job, fonctionnant à l'hydro-électricité, donc par le mouvement de l'eau du nord qui motorise le nettoyage de l'eau du sud. :-)

Quand on y pense, elle perd quoi dans ce processus, la planète ?

Et si on mesurait ?

Si on comparait deux gestes quotidiens célèbres et leurs impact environnemental, par exemple le gars qui arrose son entrée en asphalte pour la nettoyer, et son voisin qui le toise avec mépris, ramassant son courrier du samedi dans sa boîte aux lettres, mettant dans la minute qui suit l'équivalent de 15 pages 8.5" X 11" au recyclage sans les lire et sans s'inquiéter de savoir qui lui envoie tout ce papier pour rien.

Deux gestes relativisés:

Un gars arrose patiemment son asphalte pendant 20 minutes pour que son enclos personnel soit propre et luisant sous son char, il est prospère au moins en eau dans un pays ou elle coule de partout, le gaspillage venant du fait que cette eau est traitée pour être bue alors qu'elle n'aurait pas à l'être pour cet usage,

et son voisin qui jette en trois secondes et sans considération une pile de papiers raffinés qui ont été crées pour lui, direct à la poubelle, sans s'inquiéter d'informer les envoyeurs qu'il ne lit pas ce genre de courrier, de manière à faire en sorte d'arrêter ce gaspillage.

Lequel de ces gestes laisse la plus grosse empreinte ?

J'aimerais avoir un réseau Facebook, Twitter, LinkedIn, Buzz assez hot pour qu'il recèle une ou deux bolles capable de mettre des chiffres et des arguments solides sur les gestes suivants et sur leur impact environnemental, en les notant de 1 (pet de vache) à 10 (accident nucléaire):

Laver une entrée de cour à l'eau claire:     ___ /10
(essentiellement électricité pour le filtrage de l'équivalent de 1 ou 2 baignoires)

Produire un Publi-Sac qui ne servira à personne:    ___ /10
(plastique (emballage), bois, papier (encrage, désencrage), électricité, pétrole (transport), récupération )


Se pourrait-il que certains prétendus écolos découvrent après quelques calculs qu'ils ont bien peu de raisons de regarder de haut les arroseurs d'asphalte ?

mercredi 17 février 2010

Quelques questions racistes...

La très grande majorité des Québécois voudrait des écoles publiques à 100% laïques, mais la très grande majorité des Québécois se bute à des gens influents qui veulent des exceptions pour eux.

Le lobby des juifs hassidiques est une de ces puissances dont les exigences sont particulières et relativement fréquentes, et il semble trouver chez les Libéraux des oreilles compréhensives.

À peu près tout le monde trouve que la ministre Courchesne a l'air nouille dans cette histoire sortie lundi sur un autre accomodement religieux raisonnable aux seuls yeux des demandeurs.

Mais pas Lysiane Gagnon de Cyberpresse, pour qui tout est parfaitement normal.

Extrait de son article:

« Le Devoir a découvert que l'exécuteur des basses oeuvres est un lobbyiste libéral embauché par la communauté hassidique. C'est lui qui a négocié avec le ministère la modification au calendrier pédagogique. Notons bien qu'il n'y a rien d'illégal là-dedans. Ce lobbyiste était dûment inscrit au registre, il travaille pour une firme respectable (National), et qu'il soit au surplus militant libéral n'a strictement rien d'incongru: tous les groupes de pression embauchent des lobbyistes proches du parti au pouvoir.»

Je retiens le mot «négocié» qui implique un échange, d'argent, de services, ou de considérations futures, comme on dit au hockey.

Les juifs hassidiques de Montréal ont donc réussi, au terme de négociations, à faire changer des règlements importants au calendrier pédagogique de toute la province, pour accommoder leur besoin de se conformer au modèle scolaire québécois. C'est ce qu'on appelle avoir du pouvoir.

Lysiane Gagnon dit «Bwaawawa, vous paniquez pour rien, ça permettra à cette communauté de rentrer dans le rang et ça ne changera rien pour les autres... Si vous vous insurgez, au fond, c'est que vous êtes antisémites».

Ça ne changera rien pour les autres, dites-vous ? Et si après trois tempêtes de neige en décembre prochain un directeur d'école décide de faire des classes un samedi ou un dimanche, puisque c'est devenu possible ? Et si un autre directeur, après avoir vu son école fermée pour quelques jours à cause d'un problème de chauffage décide qu'il va aussi se rattraper les week-ends, puisqu'il le peut ? Et si...

Et si les cas du genre se multipliaient ? Et si la colère des parents envers la bêtise religieuse montait d'un autre cran ?

Pourquoi est-ce si difficile à comprendre, même pour une tête comme Lucien Bouchard, que l'école québécoise veut être laïque et imperméable aux questions religieuses ? Que ce n'est pas à l'école québécoise de s'adapter aux communautés religieuses mais l'inverse, parce que sinon, on le sait, c'est Babel à tous les coups ?

Mme Gagnon, après avoir lu dans le Devoir à propos de ce lobbysite libéral embauché par la communauté hassidique, s'est empressée d'écrire un article pour dire «c'est normal, arrêtez!» tout en accusant un peu tout le monde d'antisémitisme.

Tout de même, quitte à lui faire de la peine, quitte à passer pour raciste à ses yeux, je me questionne.

En échange de cette absurdité négociée, qui, ils devaient bien s'en douter risquait de foutre le feu aux blogues et éditoriaux du Québec pour une semaine au moins, les Libéraux ils ont eu quoi ?

La communauté juive hassidique a accordé QUOI aux Libéraux pour obtenir un tel coup de hache dans le règlement ?

J'en ai d'autres, appelons-ça des questions racistes, et assumant que Lysiane Gagnon connait les réponses puisque visiblement elle ne se pose pas (ou plus) ces questions, je les lui pose à elle.

Le chemin «normal» pour régler mes problèmes avec le gouvernement, c'est d'aller voir mon député ou d'engager un lobbyiste ? Est-il normal que la communauté hassidique n'ait personne pour la représenter auprès du public, qui pourrait alors se faire une opinion quant à ses réclamations, que des lobbyistes pour faire passer ses intérêts en première ligne et sous le couvert ?

Sommes-nous tous à côté de la track à penser qu'on ne peut rien changer aux règlements gouvernementaux qui nous emmerdent alors qu'au fond tout est possible pour peu qu'on embauche un bon lobbyiste ?

Au fait, ça coûte quoi un lobbyiste, et ça négocie comment, avec quoi ?



Lucien s'emmêle...

Lucien Bouchard aimerait que le gouvernement arrête de perdre son temps avec des niaiseries et qu'il s'occupe des vrais problèmes du Québec, puis du même souffle il laisse clairement entendre, en blâmant le PQ pour son «radicalisme», qu'il trouve qu'on n'est pas assez accomodants avec les minorités de toutes sortes.

La contradiction pour moi est parfaite.

Je crois qu'en la verbalisant il s'est lui-même rendu compte de la maigreur de sa réflexion parce qu'il s'est aussitôt dépêché d'expliquer qu'il avait une rancune envers Pauline qui avait traité son frère Gérard d'Elvis Gratton au temps de la commission Bouchard-Taylor. Hooon...

(c'était pourtant pleinement mérité)

OK pour mettre la souveraineté de côté pour un temps, était-ce vraiment utile de le rappeler anyway, OK pour s'occuper des vraies affaires, y'a-t-il quelque chose au monde de plus facile à dire,

pour le reste c'est un coup de gueule mal réfléchi et très maladroit, à mon avis.

mardi 16 février 2010

Le lugeur avait-il bu ?


Si j'étais curieux et malicieux, c'est le titre que je choisirais pour tester la voracité de l'intérêt des gens de mes réseaux pour cette histoire de luge et de mort survenue avant l'ouverture des Jeux.

Je mettrais cette phrase intrigante dans mon statut Facebook, et sur Twitter, et directement ça s'afficherait sur le feed de mon nouveau Buzz.

Ensuite je regarderais après quelques heures les statistiques de fréquentation de mon blogue, pour voir la courbe de l'intérêt pour l'affaire. Après 24 heures et quelques calculs élémentaires je pourrais probablement affirmer que le genre d'affirmation auquel appartient «Le lugeur avait bu» en ce moment précis de février 2010 et en les présentes circonstances a un potentiel extraordinaire.

Genre 9 personnes sur 10 cliquent sur le lien pour en savoir plus.

Un simple assemblage de cinq mots, une valeur publicitaire inestimable, qu'il faut toutefois relativiser vu sa forte teneur en bullshit et le fait qu'un certain pourcentage des «cliqueurs» ne s'y laissera plus prendre.

Ne suis-je pas curieux et malicieux ? :)

DISCLAIMER:
Ceci dit, comme le reste de l'humanité le lugeur avait fort probablement bu quelque chose dans la journée de vendredi, mais rien n'indique qu'il aurait bu de l'alcool comme le titre de ce billet expérimental pourrait le laisser entendre. Je profite simplement de mon relatif anonymat (moyenne de 22 visiteurs/jour) pour tester des affaires, et aujourd'hui je questionne l'efficacité des titres accrocheurs. Je vous donnerai des nouvelles.

Question de ne pas être complètement malhonnête, parlons tout de même du lugeur...

J'ai lu quelques articles sur l'accident mortel du jeune Russe, et sur chacun à chaque fois j'ai lu de nouveaux éléments et de nouvelles paroles de son père qui est très accablé, on le comprend, mais qui s'exprime quand même sans se faire trop prier.

Le jeune qui est mort s'appelait Nodar, 21 ans, le père s'appelle David, 46 ans. Le père est ancien lugeur lui-même ce qui fait qu'il comprend la situation et jusqu'à un certain point le bon sens/non sens des descentes de luge et de bobsleigh.

Qu'est-ce qui détermine l'inclinaison de la pente de ces pistes-spectacle et qui les empêche d'être verticales ou presque, sinon le risque d'un accident grave ?

Nodar avait parlé à son père de sa crainte de cette courbe, son père lui avait répliqué de ralentir son départ, ce à quoi il avait répondu quelque chose comme «Es-tu malade ? J'y vais pour gagner, pas pour ralentir !».

Le jeune Nodar s'est tué vendredi dernier, et samedi, pendant que son père David faisait probablement les cent pas chez lui en pleurant et en répétant «non c'est pas vrai, c'est pas possible», les organisateurs olympiques se disaient «ouch, voici 1 mort, il faut reculer un peu» et se demandaient de combien de poils il fallait réduire la vitesse de la descente pour contenter à la fois lugeurs et spectateurs. Et l'Histoire aussi, car on ne va quand même pas faire à Vancouver plus lent que quatre ans auparavant à Pékin. Ce serait reculer et ça ne se fait pas.

J'avais hâte de voir comment les organisateurs s'y prendraient et ils m'ont étonné en ralentissant significativement la descente. Au point que les lugeurs sont très déçus.

Les spectateurs ne peuvent évidemment pas crier «Ne changez rien ! Courrons le risque de voir d'autres accidents !», mais les lugeurs et lugeuses le peuvent et c'est ce qu'ils ont fait après avoir constaté les changements apportés, trop importants selon eux.

Le départ des hommes a été replacé trois virages plus bas, au niveau de celui des dames.

Extrait de cet article:


Auteur d'une pointe de vitesse record de 154 kilomètres/heure plus tôt cette semaine, l'Autrichien Manuel Pfister a estimé que la piste était maintenant «beaucoup, beaucoup plus facile».

«Ce n'est pas la même vitesse, a-t-il dit, un peu dépité. Du départ au virage 11, il n'y a pas de vitesse.»


Circulez, y'a rien à voir. On voulait vous couper le souffle et vous faire oublier la pluie, mais le gars est mort et la pente aussi.

J'ai l'impression que même David, le père de Norad, n'aurait pas voulu qu'on ampute aussi radicalement cette descente, façon de ne pas acoller à jamais le nom de son fils (aussi le sien) à l'explication historique officielle pour la relative lenteur des courses de luges de Vancouver 2010.

«Why these times?
These? Oh, Nodar affair...»


Bref, à mon avis, Nodar a gaffé, et à mon avis encore, son père le sait,

et ça le désole probablement doublement de voir cette discipline, qui fût aussi la sienne, souffrir de la mort de son fils.

N'y a-t-il pas un paradoxe à ne pas laisser courir les jeunes aussi vite qu'ils le peuvent, aux jeux olympiques ?

Du moment qu'il n'ont pas bu !

lundi 15 février 2010

Réalité augmentée, tripotée...



Après l'avoir vue déformée, torturée, tripotée, exagérée par nos politiciens et publicistes, voici qu'on nous arrive maintenant avec la réalité «augmentée».

On parlera beaucoup au cours des prochains mois et des prochaines années de «réalité augmentée» (RA), ou «Augmented Reality» (AR), ou de «Augmented Identity», tel que présenté dans la vidéo ci-dessus.

On y voit un type qui se prépare à donner une conférence. Il commence par se photographier avec son téléphone qui, détectant qu'il s'agit d'une pose de face de type «profil» (!), lui propose les logos des réseaux sociaux auxquels il est inscrit, de façon à lui permettre de mettre à jour rapidement sa photo de profil sur ces réseaux s'il le souhaite.

On le voit choisir de se rafraîchir la bette sur LastFM, EasySlide et sur sa carte d'affaires virtuelle.

Ensuite, alors qu'il donne sa conférence, les spectateurs qui le regardent via la caméra de leur cellulaire ont accès à toute l'information que le gars veut bien leur donner. La caméra agit comme un scanner, reconnaît le visage grâce à une série de marqueurs qui révèlent son identité comme le feraient ses empreintes digitales, et affiche l'information associée sur l'écran du téléphone.

Dans cet exemple les spectateurs peuvent même coter la performance du conférencier, comme le fait la dame sur la vidéo en lui accordant quatre étoiles.

C'est le genre de scène qu'on commencera à voir un peu partout dès cette année: des gens qui ont l'air de prendre des photos, mais qui en fait sont captivés par les informations supplémentaires attachées aux gens et aux choses qu'ils visent avec leurs téléphones et qui s'affichent sur leurs écrans.


«J'ai vu un gros gars dans le bus, son statut Facebook était "parti en bus, le premier que je vois me scanner avec son téléphone je le tue". Autour de lui tout le monde cachait son cell et regardait en l'air...»



Allô Martin !.. (les 5 à 7 des années 10)

On verra dans les années 10 des gens dans les 5 à 7 se visant avec leur smart phones, discrètement ou non, question d'en apprendre un peu sur la personne visée avant de faire, ou de décider de ne pas faire, sa connaissance.

Ainsi plutôt que de commencer par le traditionnel «Allô, tu viens souvent ici?» les entames de conversations pourront enfin varier et ressembler par exemple à «Bonjour Julie, je viens de voir tes dessins sur Facebook, pas mal du tout, je dessine moi aussi...»

ou «Allô Martin, je pense que tu as oublié de cacher ton statut Twitter qui dit présentement "un autre 5 à 7 emmerdant avec des scanneuses de profils en série"». Oups.

La grande nouveauté sera d'être abordé par son nom ou prénom pas des inconnus, puisque la plupart des gens laisseront filtrer cette information de base à peu près partout où ils iront.

La pire menace à la vie privée viendra de nos propres imprudences et de notre insouciance. Avant les années 2000, la vie personnelle de chacun, par défaut, était privée. Depuis les années 2000 et de plus en plus, nos vies sont par défaut publiques. Moins les restrictions que nous décidons d'imposer. La protection de la vie privée, au fond, c'est une toute bête question de réglages. Non ? Du moins pour l'instant...


Applications pratiques de réalité augmentée

Après les sites web de type «vitrine» que l'on connaît et qui sont devenus incontournables pour tous les commerces, entreprises, associations, etc. dans les années 2000, la programmation d'interfaces pour RA pourrait bien devenir le must des années 10.

Les premières applications pratiques, outre celles relatives à l'identité tel qu'expliqué plus haut, permettront de tirer un maximum d'informations très «up to date» d'une affiche de film sur un abribus, par exemple. En visant l'affiche avec son cellulaire on pourra voir apparaître la possibilité de regarder des extraits du film, l'horaire en salles, l'emplacement des salles à proximité qui présentent le film. Pareil pour les spectacles, conférences, etc.

En visant la façade d'un resto on verra s'afficher à l'écran le menu du jour, les spéciaux en cours, les heures d'ouverture.

En circulant sur une rue et en regardant les édifices via la caméra du smart phone ou iPad on pourra découvrir les immeubles à vendre, les appartements à louer, les concierges recherchés, les coordonnées des personnes à contacter pour acheter, louer ou postuler.

Un passionné d'architecture pourra voir s'afficher sur son téléphone des informations relatives à l'histoire de l'édifice qui se trouve devant lui. Un plombier pourra quant à lui avoir accès au plan de la tuyauterie de l'immeuble sur lequel il doit travailler, grâce à un code d'accès spécifique.

Bref, les applications de RA se multiplieront et s'étendront à plusieurs domaines, greffant de grandes quantités d'informations aux personnes, immeubles, affiches, logos et autres choses qui nous entourent, informations qui ajouteront une dimension supplémentaire à notre environnement, comme une quatrième dimension, invisible à l'oeil nu mais accessible via l'écran d'un smart phone ou d'une tablette. Ou de lunettes reliées (genre bluetooth) à un appareil du genre.

Pour un aperçu de ce dont aura l'air la vie en réalité augmentée vue à travers de telles lunettes, rappelez-vous l'intro de Stranger Than Fiction, excellent film avec Will Ferrell:

jeudi 11 février 2010

Google est en feu ! Du Buzz vers la Wave, à l'Internet, à l'électricité !



Google Buzz en détail et en français:



J'ai depuis quelque temps mon compte Google Wave en version bêta que je teste avec quelques rares amis qui ont accès à Wave aussi, mais malgré les nouvelles fonctionnalités très pratiques proposées par Wave, l'adaptation reste un peu ardue, du fait surtout qu'on se sent pour l'instant très seul dans cette mer (ou ce désert?) de possibilités.

Ceci en partie parce qu'au Québec nous sommes parmi les derniers à découvrir Gmail, délais de traduction obligent, mais nous rejoignons lentement les 179 millions d'adeptes qui utilisent présentement (jan. 2010) Gmail comme principal outil de messagerie et de gestion du temps (avec les agendas).

Ainsi ce n'est plus à petits coups d'épaule mais bien à grands coups de pieds que Google bouscule Microsoft aujourd'hui avec Gmail et sa suite d'outils gratuits, qui se multiplient, se raffinent et se peaufinent devant nos yeux sans qu'il n'en coûte autre chose à l'utilisateur qu'une présence publicitaire raisonnablement discrète (programmable, ciblée, filtrée, etc.) dans la fenêtre.

Mais adaptation ardue pour Wave, disais-je donc, et je pensais dernièrement au fait que le saut de Gmail à Wave était malheureusement trop radical et condamnait probablement Wave à l'échec, ou du moins à une très (et trop) lente percée dans le marché des réseaux sociaux.

À moins d'un outil intermédiaire qui faciliterait la transition ! Et voici que Buzz arrive sans fanfare et s'intègre à Gmail en trois secondes. Ça a l'air très intéressant, ça ressemble à Wave sur plusieurs points, à Twitter aussi, je l'ai testé un peu mais encore une fois je n'ai que quatre contacts avec qui partager là-dessus pour l'instant. Restera à convaincre les Québécois de faire comme «tout le monde» et d'adopter Gmail comme service de messagerie plutôt que Hotmail (Live) et Outlook.

Quelle part de marché prendra Buzz ? Nous le saurons dans les prochains mois.

Google fournisseur d'accès Internet haute vitesse à 1 Go/s !




Ça, c'est pour moi un scoop qui sera difficilement battable cette année. Pour vous donner une idée, 1 Go par seconde, c'est à peu près cent fois la haute vitesse «extrême» qu'on connait aujourd'hui !

Google annonce qu'il livrera ce service  d'accès Internet par fibre optique dans quelques régions des USA dès cette année, on peut en déduire que cette vitesse deviendra dans peu de temps la nouvelle norme, tout dépendant de la vitesse à laquelle le réseau de fibre optique se développera.

Pour le web, ça change TOUT.

Pour le designer et le développeur qui doivent maintenant s'attendre à ce que la technologie explose de nouvelles possibilités, du fait que le poids des fichiers ne sera plus un obstacle à leur circulation.

Pour les loueurs de films, les entreposeurs de données, les collectionneurs, etc., ça change la donne complètement. La HD passera direct-drive, sur tous les écrans de la maison, avec une seule connexion. «Emprunter» un film en HD à son voisin sera l'affaire de quelques secondes de transfert.

Fini les sites lents et toute forme d'attente sur Internet: l'instantanéité en tout temps ou presque !

Le lourd poids des fichiers vidéo HD et leur pénible circulation sur la «bandwidth» sert présentement les producteurs et propriétaires de contenus qui peuvent mieux vendre leurs produits sur support Blue-Ray ou DVD. Une circulation à 1 Go par seconde signifiera probablement la mort pour les petits supports (DVD, Blue-Ray) et leurs lecteurs, ou du moins la mort de leur consommation de masse.

Tout le contraire pour les disques durs qui s'empliront plus rapidement et dont la capacité, de même que les ventes, continueront de progresser.  Il faudra donc, pour les auteurs, producteurs et propriétaires de contenus, trouver de nouveaux moyens pour vendre leurs produits et en empêcher le traffic par piratage. Beau défi...

Google annonce aujourd'hui qu'elle commencera plus tard cette année à offrir son service dans des villes américaines qui auront été choisies parmi celles qui en auront fait la demande de façon originale et convaincante, si l'on se fie à leur communiqué:


«Google a précisé qu'il lançait aujourd'hui une enquête publique pour identifier les collectivités locales intéressées par l'expérience, qui restera ouverte jusqu'au 26 mars, et que les sites d'implantation seraient annoncés plus tard dans l'année.»

(voir l'article complet ici)

Identifier les collectivités locales intéressées ?! Y'a nous ! Y'a nous !!

On n'est pas aux USA mais les Américains sont pas forts en géo, on peut s'essayer, hey ho, we're North Maine! :)

Voici la lettre que je traduirai et enverrai à Google pour proposer la candidature de Québec en tant que localité intéressée:

Cher Google,

Nous somme ici à Québec City dans une ville de fonctionnaires où la concurrence est parfois une chose presque abstraite, avec un gouvernement empêtré dans des scandales de corruption qui cherche par tous les moyens à facturer davantage ses contribuables pour couvrir ses frais et ses amis, avec une facture d'électricité (Hydro Québec, société d'état sans concurrent) qui augmente trois fois par an depuis 3 ans, et nous avons deux grand fournisseurs d'accès Internet (Bell et Videotron) et leurs sous-traitants (Oricom, Mediom, Méga-Quebec, etc.), qui limitent la consommation de bande passante dans leurs forfaits populaires à 30 Go par mois, avec consommation excédentaire facturée de 8,95$ par Go(!!!).

Vous comprendrez qu'avec un service qui permet la consommation d'un Go par seconde, ça nous coûterait la peau des fesses de consommer via ces fournisseurs !

Vous aurez compris aussi qu'avec seulement deux grands joueurs qui s'entendent beaucoup trop bien, nous n'avons pas au Québec de vraie concurrence au niveau des fournisseurs d'accès Internet, c'est pourquoi je vous supplie de faire de Québec la première ville au Canada desservie par Google pour l'accès Internet, de manière à ramener les prix payés ici plus près de ceux qu'on paie aux USA et ailleurs dans le monde, et permettre aux Québécois de respirer un peu au moins à ce niveau.

Signé:
Plusieurs milliers de citoyens de Québec

DL/Quebec City


On va finir par faire tellement pitié que je peux pas croire, quelqu'un va nous remarquer... :-|

Sometimes I d' rather, 
Be a North Mainer...


Google vendeur d'électricité !

Comme si ça ne suffisait pas, Google a aussi fait savoir qu'elle avait déposé auprès des autorités américaines le mois dernier un dossier pour devenir marchand d'électricité. Emmenez-en des projets !

Google pourrait-il un jour devenir concurrent d'Hydro ? Je vois pas encore bien comment ça se ferait, mais ça sonne bien à mon oreille...

mercredi 10 février 2010

Tout va bien, circulez, il n'y a rien à voir...


Bonne nouvelle pour lui, le lieutenant-gouverneur, soutenu par Jean Charest, pourra continuer de narguer les contribuables en refusant de rendre des comptes.

On pourrait craindre pour l'image du premier ministre, mais Charest n'a pas trop à s'en faire car si l'on se fie aux derniers sondages, les Québécois se foutent complètement de ce que fait ou ne fait pas leur gouvernement.

Le ministre de la sécurité publique Jacques Dupuis, celui-là même qui refuse d'envisager une enquête publique en prétextant qu'il faut laisser les policiers faire leur travail, alors que ces mêmes policiers admettent leur impuissance et réclament eux aussi cette enquête publique, admet se sentir «un peu honteux» suite à la révélation du jour à l'effet que 34 détenus ont été libérés par erreur en 2009 . Et 24 en 2008.

Mais Dupuis n'a pas trop à s'en faire, car si l'on se fie aux derniers sondages, les Québécois se foutent complètement du fait qu'ils sont probablement dirigés par des incompétents.

Le député de Rivière-du-Loup Jean D'Amour a reconnu sa faute dans l'affaire de traffic d'influence (lobbying) dans son comté, mais peut tout de même garder son poste de député.

Il garde donc la confiance de Jean Charest qui n'a pas trop à s'en faire avec cette décision pour le moins douteuse, car si l'on se fie aux derniers sondages, les Québécois se fichent complètement de savoir si les gestionnaires de l'État sont honnêtes ou non.

Le ministre Tomassi est soupçonné par le PQ de favoritisme dans l'attribution de permis de garderies subventionnées, tout ce qu'il a trouvé pour se défendre fût de lever les bras en criant «racistes!», original, l'ex-ministre et nouveau député David Whissel commence à avoir l'air louche avec ses parts dans ABC Rive-Nord (asphalte) et son obstination à ne pas vouloir les vendre, Julie Boulet n'est plus capable de faire deux pas sans être soutenue par Jean-Marie de Koninck,

d'autres apparentes affaires de collusion/corruption  dans la construction vs une municipalité, cette fois à Laval avec le maire-roi Gilles Lamontagne, sont soulevées par Fabrice de Pierrebourg de Rue Frontenac,

et Dutrizac se questionne sur Twitter:

«Et le commissaire à l'éthique, c'est toujours Charest?»


Dutrizac et vous et moi devrions commencer sans tarder à nous inquiéter sérieusement, car si l'on se fie aux derniers sondages, les Québécois se foutent complètement de ce que fait ou ne fait pas leur gouvernement.

Pour nous faire croire que tout va relativement bien au Québec, il ne restera plus bientôt que la comparaison avec Haïti.

mardi 9 février 2010

Tim Robbins et Eddie Vedder Rock!



Son entame est un peu pénible mais il s'ajuste vite et on sent une belle influence Dylan dans son cri du coeur. Non ?

J'adore Tim Robbins, cet acteur qui milite à gauche et à droite, surtout à gauche, qui a aussi réalisé Dead Man Walking, excellent film avec Sean Penn et son ex, Susan Sarandon (avec qui il a été pendant 21 ans), et qui a une gueule tellement sympathique,

et j'adore Eddie Vedder qui est pour moi le Roger Federer des chansonniers, c'est à dire le Maître en sa matière. Vedder est celui qui prend la toune de n'importe qui et qui la refait trois fois mieux que l'originale. Et il le fait de plus en plus souvent!

Prenez Last Kiss version originale:



Et la version Vedder (avec Pearljam):




Il a aussi repris Every Day de Buddy Holly, Hard sun de Gordon Peterson, et d'autres.

Parfois aussi il reprend des chansons déjà parfaites comme Don't Be Shy de Cat Stevens, ou You've got to Hide Your Love Away des Beatles, auxquelles il ajoute sa touche pour livrer des versions «up to date» plus qu'intéressantes qui donnent un nouveau souffle, une nouvelle branche de vie aux oeuvres originales. D'autres reprendront ces chansons à la façon de Vedder après les avoir découvertes sur YouTube, et les chansons vivront longtemps. Goude!

Ce qui force vraiment l'admiration cependant, c'est quand il prend de la scrap et qu'il en fait quelque chose de tellement hot que l'auteur original doit pleurer de rage à entendre ce que sa toune aurait pu être.

C'est le cas* pour Here's to The State of George W., qu'on peut mieux apprécier ici, sans Tim Robbins (avancez à 1:40 pour couper le taponage) :




À l'origine la toune s'appelait Here's to the State of Mississippi, composée par Phil Ochs, un genre de troubadour de la fin des années 60 qui bricolait des chansons politisées dans son sous-sol, dont celle-ci qui dénonçait des affaires louches au Mississippi.

Soyez prévenus, le gars semble par bouts jouer à la guitare une autre chanson que celle qu'il chante:




Vedder, qui est aussi et très ouvertement politisé, contre la guerre en Irak et anti-Bush au possible, aura trouvé en entendant ça un filon pour une super chanson. Faut avoir l'oreille, quand même, avouez.

Mais il est vrai en y regardant bien que le potentiel est là pour une chanson dénonciatrice à laquelle on peut ajouter ou retrancher des couplets, les adapter au goût du jour de même qu'aux gens et aux problèmes du jour, qui bien souvent sont les mêmes; une chanson dans laquelle il se voyait probablement botter les culs de John Roberts, Jerry Fallwell, Dick Cheney, Pat Robertson, Alberto Gonzalez, pour finir par, moment de grâce, hurler en finale:


«Hey George W ! Find yourself another country to be part of!»



C'est quelque chose, non ? Ne serait-ce que de se donner l'occasion de chanter ça sur un stage.

Hey, Tim! wanna try?

;)


* Dans ce cas-ci l'auteur ne pleurera pas de rage, car comme c'est le cas pour plusieurs des tounes qu'Eddie Vedder reprend, l'auteur est mort. 

vendredi 5 février 2010

Carte postale vidéo de Québec



Très réussie cette vidéo promotionnelle de la ville de Québec pour son dossier de candidature en vue d'organiser le Forum universel des cultures en 2016.

jeudi 4 février 2010

Pierre Duchesne s'est fait frapper !


L'habitude depuis 1966 était de remettre des feuilles de parchemin aux méritants des prix du Lieutenant gouverneur, mais en 2008 Pierre Duchesne a cru que ce serait une bonne idée de ramener son Excellente face sur des pièces d'or, d'argent et de bronze.

N'allez pas penser que M. Duchesne est narcissique et dépensier pour autant, parce que croyez-le ou non, les médailles frappées reviennent MOINS CHER que les bouts de parchemin.

Croyez-le ou non.

Pour ma part --> ou non.

Mélanie de chez Presco, objets publicitaires en tous genres, serait gentille de me dire ce qu'elle en pense.

Quant à son absence en commission parlementaire aujourd'hui, il l'a justifiée (par le biais de son délégué) en disant en gros si j'ai bien compris que s'il s'abaissait à consentir à subir cet outrage sans y être obligé de façon formelle, il serait mal vu par ses collègues du Commonwealth, qu'on devine tout de suite pas moins coincés que son altesse québécoise, et ce serait une erreur terrible selon lui.

Je lui ai envoyé ce deuxième message en deux semaines sur son site web:

«Vous persistez M. Duchesne dans votre refus de rendre des comptes en commission parlementaire, et c'est très courageux de votre part, ou complètement irréfléchi et irresponsable, c'est selon. 

De mon point de vue, votre poste est une erreur en soi. C'est chronologique. Vous n'avez rien à faire en cette époque avec ce poste et cette attitude.

Vous vous faites rare, je vous comprends, les médias passent, c'est gênant. 
«Vous avez fait quoi avec 770 000$ l'an dernier ?». Maudites questions plates...

De mon côté je vous écris, et j'essaie de faire un peu de bruit sur les blogues et Twitter en moussant l'idée qu'on pourrait sans trop de mal se passer de vous, quitte à couper nous-mêmes les rubans dans les événements, en expliquant au monde que le coupe-ruban revenait trop cher. 

Je parie qu'ils comprendraient.

Vous aimerez le titre du billet que je vous ai consacré sur mon blogue: «Pierre Duchesne s'est fait frapper !»


Punchy, isn't it? ;)


Danny Labonté
Québec»

mercredi 3 février 2010

Scientologie: escroquerie ou arnaque ?


Quelques membres d'Anonymous venus protester devant les nouveaux locaux de la scientologie dans le quartier St-Roch à Québec, la semaine dernière.

L'an dernier à peu près à la même date,  je jasais avec une fille qui me confiait qu'elle pensait à aller voir du côté de la scientologie pour crinquer sa vie, pimp my ride, baby, disant que ça marchait bien pour une fille qu'elle connaissait un peu et qui lui en avait parlé dernièrement, et je n'en revenais pas d'entendre en vrai des arguments en faveur de cette escroquerie au Québec.

Je rencontre des raëliens, des scientologues, des n'importe quoi très souvent sur le web, mais en personne ça fait drôle. J'ai même côtoyé pendant 10 ans un scientologue discret, mais encore aujourd'hui de voir quelqu'un qui songe à entrer dans la secte, j'ai tendance à faire comme au zoo: je regarde la bête.

Comme si je voyais quelqu'un affirmer sérieusement «Tiens, je pense que je vais me mettre à fumer pour contrôler mon appétit.»

J'ai dit à la fille dont je raccourcirai le prénom de moitié pour le déguiser,

Stef !.. T'es pas sérieuse ? Ils vont te bouffer toute crute ! C'est des pros, des experts manipulateurs, t'as pas Internet chez vous ? Tape «victimes de la scientologie» sur Google, compte les victimes, tu vas voir, des heures de lecture de témoignages de personnes qui ont gâché leur vie là-dedans, pu de fric, pu de famille,

une fille, Lisa McPherson, en est morte en '95, ça a fait toute une histoire, dans la ville de Clearwater en Floride, la ville-mère de la scientologie, elle était en «réforme» pour mauvaise conduite, ils l'ont maltraitée au point qu'elle en est morte, ils on tout fait pour camoufler plein d'affaires à l'enquête, ils ont été déboutés, maintenant tout est sur le web, les rapports de police et même les photos de l'autopsie,

 le fils du fondateur lui-même s'est suicidé tellement il était heureux et sain («clair») avec les enseignements du père, le bonhomme Hubbard qui vivait sur un énorme bateau dans les eaux internationales parce qu'il était recherché pour fraude partout ailleurs sur la planète,

t'es sérieuse, tu savais pas ça ?

Le gars L. Ron Hubbard était auteur de science-fiction et il avait un succès moyen, il cherchait le moyen de faire plus de fric pis un moment donné il a dit à ses amis, c'est témoigné et documenté:


« Tu ne deviens pas riche à écrire de la science-fiction. Tu veux te mettre riche, pars une religion.»

« J'aimerais partir une religion. C'est là qu'est le fric !»

source Wikiquote: http://en.wikiquote.org/wiki/L._Ron_Hubbard

Dans les mois qui ont suivi Hubbard est revenu avec un nouveau livre de science-fiction auquel il avait greffé une technique du genre «pensée positive», très populaire à l'époque...

Le modèle a été repris par Raël, quand on y pense...

(Stef)
- Ben voyons, Tom Cruise pis John Travolta..

- .. sont aussi des victimes de la scientologie !  Pas de la même façon que les autres, mais victimes quand même puisqu'ils sont utilisés par la secte comme des phares, comme des lumières à mouches. Cruise pis Travolta ils ont le traitement «superstar», pas de camps de réforme pour eux, c'est des champions à têtes molles,  contents d'être responsables de l'ensectement de milliers de jeunes chaque année, inconscients du fait que la scientologie ne traite pas le monde «ordinaire» avec ce respect auquel eux ont droit,

ils influencent ces jeunes qui vont perdre de belles années de leur vie à apprendre des niaiseries, souvent à un  prix tel qu'ils auraient pu pour le même coût se payer une formation à Harvard !

Tiens, va voir ça: (remarque le nombre)

http://www.anti-scientologie.ch/temoignages-index.htm

et ça: (témoignages audio)

http://www.info-sectes.ch/index-temoignages.html

Et si après ces lectures t'as encore envie de passer à la scientologie, peut-être que t'as vraiment besoin d'être prise en main, après tout !.. ;)


La scientologie expliqué à South Park, notez qu'ils n'ont rien exagéré, modifié ou ajouté, l'histoire racontée est celle que Hubbard a réussi à faire avaler à des milliers de personnes :



Les scientologues

mardi 2 février 2010

Une pub qui frappe sans faire saigner

Ce spot publicitaire qui est parmi les plus beaux que j'ai vus:

(mettez le son à bon volume pour un effet optimal, et ne craignez rien de violent)

Find more videos like this on AdGabber


Cette pub est un chef d'oeuvre, et en plus, elle est efficace. 90 secondes parfaitement utilisées.

On nous place au début en témoins d'une famille heureuse, le père est au volant de sa voiture et pense à sa famille en souriant, sa femme et sa fille sont à la maison et pensent à leur papa/mari en riant, elles l'attendent pour aller à une fête à l'école si l'on se fie au costume de papillon de la jeune fille et aux confettis sur la table,

mais la distraction du père lui fait quitter la route, le pire s'annonce, cette musique et ce ralenti rappellent des petits films très violents qui font des pubs contre l'alcool au volant,

heureusement sur l'insistance de sa femme et de sa fille l'homme a pris l'habitude de boucler sa ceinture. Elles le lui ont encore rappelé au téléphone alors qu'il quittait le bureau pour les rejoindre. Il a pensé à elles en démarrant l'auto, il a mis sa ceinture, elles l'ont sauvé.

C'est la façon dont je le vois, il y en a d'autres, bien sûr.

Mais cette exécution sobre et efficace, la musique simple et mystifiante, convenue mais c'est voulu pour faire croire aux films contre l'alcool au volant dont on attend le pire, pour faire monter la tension,

puis ce dénouement heureux: l'amour a gagné, la vie continue,

c'est du grand art.


Chapeau.

Il faudrait penser à un moyen de signer ces spots, qu'on puisse découvrir le reste de l'oeuvre de ces quelques grands artistes qui font de la pub.

Lagacé et Dupont: même combat ?

La semaine dernière Stéphane Dupont de CHOI s'est exprimé sur Haïti avec toute la délicatesse et tout le tact qu'on lui connait à Québec disant qu'il n'allait rien donner de plus que ce qu'il donne déjà par le biais du gouvernement, parce que ce «pays de cul est déjà aidé de partout depuis toujours et que c'est un trou à marde depuis 30 ans sans que rien ne change.»

C'était à peu près son discours en début de semaine, dont les «meilleurs bouts» ont été repris par Infoman jeudi soir, avec en trame vidéo des images de Dupont dans toute sa splendeur; tantôt en bedaine, tantôt avec un chandail écrit «Landry c'tu d'la marde» dessus,

repris par Lagacé vendredi sur son blogue qui se demande pourquoi le patron de Dupont, Raynald Brière, qu'il connait et respecte, tolère autant de bêtises sur les ondes de sa radio,

commenté 400 fois par l'armée de mongols qui squatte tous les articles de Lagacé qui ont un potentiel de chicane Montréal/Québec.

Fiou !

Or voici que vendredi matin je lis Lagacé qui est en Haïti depuis une dizaine de jours et qui y va d'un article où il se vide le coeur sur la passivité des Haïtiens.

Quelques extraits:

«J'en ai assez des charades. Tout le monde fait semblant. Même moi, je fais semblant. Je fais semblant que le foutoir haïtien n'est qu'extérieur au peuple. En montrant les faiblesses de l'État, je disculpe le peuple haïtien.

Or, désolé, mais les Haïtiens, collectivement, sont d'une passivité épouvantable, déprimante et délétère. Pour faire cute, comme tout le monde, je décris cette passivité comme du fatalisme.»

«(...) Mais tout cet appui des ONG et des pays étrangers, à la fin, aide les Haïtiens... à mort. Devant les chocs entraînés par le désastre humanitaire, j'ai entendu 10 fois plus d'Haïtiens critiquer non pas leur État minable, mais l'ONU, les États-Unis, la France...»


L'article complet est ici.

En bref, le gars est tanné de rapporter comme tout le monde la misère et le courage qu'il voit sans jamais parler de l'absurdité qu'il constate dans les comportements de certains Haïtiens qui, bien qu'ils soient dirigés par un gouvernement totalement corrompu et ce depuis toujours, sont plus nombreux à excuser leur gouvernement et critiquer l'ONU et les pays qui aident que l'inverse.

Tout le monde sait que le gouvernement haïtien est corrompu jusqu'à la moelle et qu'il faut y graisser tellement de monde (appelés là-bas les «ti-zamis», comme ici on dit «amis du parti») pour se partir en affaires que plus personne ne se lance, que la moindre construction d'importance demande plus de délais, de permis et de pots de vin que partout ailleurs, ce qui fait qu'il ne s'y construit presque rien d'important. Et rien de solide.

Haïti est un pays où 40% des habitants ont moins de 14 ans. C'est un peuple-enfant qui n'a jamais eu de parents dignes de ce nom, empêtré dans ses bondieuseries et tellement habitué à la corruption systématique qu'il semble ne plus pouvoir ne serait-ce qu'imaginer une autre façon de fonctionner. Il faudra profiter de cette remise des compteurs à zéro pour leur montrer, quitte à leur imposer (on parlera bientôt de tutelle), un modèle plus sain.

Bravo à Lagacé pour cette sortie du lot, plus adroite que celle de Dupont la semaine dernière mais qui au fond exprime le même ras-le-bol en forme d'appel à la responsabilisation du peuple haïtien.

À quand des discours de prise en main et d'assainissement des affaires de l'État de la part des idoles du peuple, Dany Laferrière, Michaëlle Jean, Wyclef Jean ?

Avec le président René Préval qui semble presque en vacances tellement il est peu visible, il me semble que le timing serait parfait.