mardi 9 février 2010

Tim Robbins et Eddie Vedder Rock!



Son entame est un peu pénible mais il s'ajuste vite et on sent une belle influence Dylan dans son cri du coeur. Non ?

J'adore Tim Robbins, cet acteur qui milite à gauche et à droite, surtout à gauche, qui a aussi réalisé Dead Man Walking, excellent film avec Sean Penn et son ex, Susan Sarandon (avec qui il a été pendant 21 ans), et qui a une gueule tellement sympathique,

et j'adore Eddie Vedder qui est pour moi le Roger Federer des chansonniers, c'est à dire le Maître en sa matière. Vedder est celui qui prend la toune de n'importe qui et qui la refait trois fois mieux que l'originale. Et il le fait de plus en plus souvent!

Prenez Last Kiss version originale:



Et la version Vedder (avec Pearljam):




Il a aussi repris Every Day de Buddy Holly, Hard sun de Gordon Peterson, et d'autres.

Parfois aussi il reprend des chansons déjà parfaites comme Don't Be Shy de Cat Stevens, ou You've got to Hide Your Love Away des Beatles, auxquelles il ajoute sa touche pour livrer des versions «up to date» plus qu'intéressantes qui donnent un nouveau souffle, une nouvelle branche de vie aux oeuvres originales. D'autres reprendront ces chansons à la façon de Vedder après les avoir découvertes sur YouTube, et les chansons vivront longtemps. Goude!

Ce qui force vraiment l'admiration cependant, c'est quand il prend de la scrap et qu'il en fait quelque chose de tellement hot que l'auteur original doit pleurer de rage à entendre ce que sa toune aurait pu être.

C'est le cas* pour Here's to The State of George W., qu'on peut mieux apprécier ici, sans Tim Robbins (avancez à 1:40 pour couper le taponage) :




À l'origine la toune s'appelait Here's to the State of Mississippi, composée par Phil Ochs, un genre de troubadour de la fin des années 60 qui bricolait des chansons politisées dans son sous-sol, dont celle-ci qui dénonçait des affaires louches au Mississippi.

Soyez prévenus, le gars semble par bouts jouer à la guitare une autre chanson que celle qu'il chante:




Vedder, qui est aussi et très ouvertement politisé, contre la guerre en Irak et anti-Bush au possible, aura trouvé en entendant ça un filon pour une super chanson. Faut avoir l'oreille, quand même, avouez.

Mais il est vrai en y regardant bien que le potentiel est là pour une chanson dénonciatrice à laquelle on peut ajouter ou retrancher des couplets, les adapter au goût du jour de même qu'aux gens et aux problèmes du jour, qui bien souvent sont les mêmes; une chanson dans laquelle il se voyait probablement botter les culs de John Roberts, Jerry Fallwell, Dick Cheney, Pat Robertson, Alberto Gonzalez, pour finir par, moment de grâce, hurler en finale:


«Hey George W ! Find yourself another country to be part of!»



C'est quelque chose, non ? Ne serait-ce que de se donner l'occasion de chanter ça sur un stage.

Hey, Tim! wanna try?

;)


* Dans ce cas-ci l'auteur ne pleurera pas de rage, car comme c'est le cas pour plusieurs des tounes qu'Eddie Vedder reprend, l'auteur est mort. 

2 commentaires:

  1. J'ai jamais été un fan de Pearl Jam, ni du mouvement « Seattle Grunge Flannel Shirt Rock » avec Nirvana et tous les autres hurleurs désabusés du début des années 90. D'abord, exception faite de Soundgarden, c'était pas fort côté « musicienneté », en dépit de quelques excellentes tounes... Mais avant de me faire fouetter à grands coups de jeans troués, j'aimerais préciser que plus j'entends Vedder dans son rôle de chansonnier engagé, plus il me gagne à sa cause et à sa méthode. Et je souhaite vivement qu'on assiste à un renouveau Folk-Plein-la-Gueule, comme dans les années 50 et 60, avec les Woodie Guthrie (et son fils Arlo), Pete Seeger, Phil Ochs, Bob Dylan, Peter Paul & Mary, Joan Baez et Lennon, bien sûr, mais avec une attitude plus méchante, plus colérique, plus baveuse et surtout irrévérencieuse envers la droite néo-conservatrice (oxymorique!) et religieuse, justement, suivant l'exemple de 2 grands stand-up aujourd'hui disparus, soit Lenny Bruce ainsi que mon préféré, George Carlin.

    Bravo, Eddie! Et surtout, ne mâche pas tes mots... comme tu le faisais à l'époque (Owherowherecoumababeebeeeeeee!... Vrai que Dylan et Neil Young - un ami de Vedder, je crois - chantaient TELLEMENT plus clairement... Deux sirènes de pompiers! LOL!!)

    Sérieusement... We shall overcome... by changing the world one song, one monologue at a time. Je ne sais pas si je peux mettre un lien, ici... Un clip de Carlin intitulé « We like war ». Here goes...

    http://www.youtube.com/watch?v=sDkhzHQO7jY

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  2. Je croyais avoir tout vu de Carlin (aussi mon préféré dans le genre) sur YouTube, il me manquait celui-ci. Thanks ! :)

    «We like to throw our penises in other peoples affairs» Arf !:)

    Quant à Vedder il est à son meilleur en chansonnier, et il donne d'ailleurs de plus en plus de shows sans Pearl Jam, tout seul avec sa guitare. Le marmonnage c'est quand il fait «du Jorane», avec des paroles plus en sons qu'en mots, (Black, Yellow Ledbetter, etc.). Il nous parlerait sans doute «d'énergie» pour expliquer sa façon de livrer ces chansons, et je serais probablement d'accord... ;-)

    Avec sa belle gueule d'idéaliste pas trop drogué et cette voix incroyable qu'il maîtrise de mieux en mieux il peut se permettre pas mal d'écarts avant qu'on (ses fans) le remette en question, et tant mieux il en profite ! Ils sont effectivement trop rares dans le genre.

    Tu as sans doute vu «I'm Not There», sinon c'est un must! Cate Blanchett est une grande actrice...

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