mercredi 10 mars 2010

Naema est-elle vraiment toute seule ?


Toute seule avec ce vêtement-là, elle l'est, on s'entend, mais ce n'est pas de cette solitude-là dont je parle.

La question se pose, vu l'acharnement démontré hier mardi alors qu'elle était renvoyée d'une deuxième école en une semaine. Alors qu'elle savait les caméras et l'attention sur elle, alors qu'elle savait forcément qu'elle allait encore être repoussée, et que ça se saurait vite.

Alors qu'elle savait (probablement) que je n'avais pas posté depuis près d'une semaine et que je n'attendais (probablement) que «ça» pour m'emporter dans un billet assassin qui potentiellement serait lu par 100 à 110 personnes (si la tendance se maintient) et que «ça» risquait donc de ruiner ses hypothétiques plans. Ou ceux de ceux qui l'utilisent.

Parce que de deux choses l'une: soit elle est un peu fêlée, et il se peut évidemment que ce soit le cas, la cagoule ne la protégeant en rien des maladies mentales*, soit elle est marionnette de gens plus importants qui, si c'est le cas, ont l'air pour le moins extrêmement maladroits.

Manifestement les mâles de son entourage ne la découragent pas de faire ce qu'elle fait depuis une semaine, c'est à dire donner des petits coups de pied sur une bombe déjà rouge,

ou alors ils essaient de la contenir mais elle leur tient tête ? Une femme rebelle sous un niqab qu'elle insiste pour porter, c'est possible, ça ?

À moins qu'elle soit d'une organisation laïque extrêmiste qui provoque des situations semblables pour alimenter le mépris et la colère de la population québécoise envers les plus voyants de la religion musulmane ?


Le gars «Savignac» sur son blogue trouve que les médias exagèrent à propos des cas de nature religieuse, et il mélange tout (encore) en recensant «6 abus (il ne compte que les cas hyper médiatisés) sur 7 millions (d'individus)». Dans un billet dont il est le héros, il nous dit «bande de racistes», au fond.

Mais les médias montrent ce que les gens veulent voir: la résistance de la carapace de l'école publique face aux tentatives d'intrusion des religions qui on le sait aiment s'épanouir dans les endroits où l'on enseigne, où l'on apprend. Et les gens aiment voir cette carapace, qu'ils savent encore très mince, résister.

Parce que plus ils apprennent par la science, plus ils savent que la religion n'a rien à foutre à l'école en dehors des cours d'histoire.

La dame allait à ce cours pour apprendre le français, pas pour enseigner sa religion, dites-vous ?

Effectivement. Et le fait de porter le niqab ne brime en rien la liberté des autres. En principe. Mais on sait qu'un accommodement acquis en appelle un autre (Naema avant même d'avoir acquis son droit d'être en classe proposait de reconfigurer la salle de cours, voir billet précédent), et que cette intrusion peut représenter le début de quelque chose qu'on ne veut tout simplement pas voir commencer.

Est-il raciste de vouloir pour le Québec des écoles publiques à 100% laïques ? Sommes-nous de mauvais hôtes pour nos immigrants quand on leur dit de garder leurs cagoules et leurs couteaux symboliques à la maison et dans leurs lieux de pratique religieuse ?

Devrait-on attendre, comme semble le proposer le gars Savignac, que le problème s'installe de façon plus sérieuse au Québec, comme c'est arrivé en France, pour ensuite tenter de le régler avec des grandes mesures légales ?

Ne vaut-il pas mieux garder la porte fermée très étanche, quittes à être traités de racistes pendant un temps par quelques wannabe héros des libertés individuelles, que de laisser faire et se condamner à assister à de nouvelles tentatives d'intrusion tous les trois mois, qui mèneront éventuellement, inévitablement,
à une infestation ?

N'est-ce pas lui rendre service que de dire à Naema qu'elle peut bien apprendre le français pour mieux s'intégrer, mais elle n'ira nulle part sans heurts au Québec si elle persiste à s'afficher en tous lieux avec un niqab sur la tête ?

Et pour finir, puisque c'est la mode, la question qui tue:

l'amour qu'elle a pour son prophète est-il sa seule motivation pour forcer son entrée cagoulée dans les salle de cours du Québec ?



* Je me demande: a-t-on exclu dès le départ la possibilité que cette dame puisse être victime de problèmes mentaux, en focussant un peu trop sur son vêtement ultra-religieux ?

3 commentaires:

  1. Je reste fasciné par la méthode de réponse à mes propos par plusieurs personnes, ici ou ailleurs. Plutôt que que de débattre de l'idée exclusivement, il y a cette nécessité d'être arrogant, de donner des noms, etc. C'est pas utile, ça ne fait pas avancer le débat, qui est intéressant, et qui a besoin d'opinions diverses pour exister.

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  2. Expliquez cette «arrogance nécessaire» par le fait que certains en ont plein le cul d'être bêtement traités de racistes ou de xénophobes parce qu'ils militent pour une école publique laïque.

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  3. Ah.
    Il se trouve que je suis aussi pour une école publique laïque.

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