dimanche 24 janvier 2010

Les «honorables»




Comme prévu suite à la nouvelle parue dans le Soleil au début du mois annonçant que l'administration Labeaume songeait à honorer Jean Pelletier, des gens on exprimé leur avis dans le courrier des lecteurs du Soleil.

Comme monsieur Jacques Côté qui était de mon avis à savoir que trop de doutes subsistent sur Pelletier pour une béatification en règle, et cette dame Sabine Rioux qui lui répond aujourd'hui qu'elle trouve déplorable son «long texte de dénigrement».

Selon Mme Rioux, les hommes publics sont des cibles de choix et on se rappelle mieux leurs erreurs que leurs bons coups. Je ne suis pas d'accord.

M. Pelletier a dû se faire féliciter presque quotidiennement par les gens qu'il rencontrait dans les cocktails ou dans la rue pour les quelques rares (pardon de le dire) bons coups qu'il a fait à la mairie de Québec, mais très peu de gens lui auront fait part en pleine face de leurs doutes ou de leur mécontentement.

C'est comme ça, les gens sont la plupart du temps gentils quand ils rencontrent des gens connus. Intimidés et gentils. Mais pas toujours.

M. Pelletier a raconté à Gilbet Lavoie du Soleil peu de temps avant sa mort qu'après l'épisode des commandites il s'est fait aborder et traiter de voleur par un grand gaillard (ce sont ses mots) au Club Price de Ste-Foy.

«Qu'est-ce que vous faites là vous ? Vous êtes pas gêné de vous présenter en public, voleur!»


Le «gaillard» y allait un peu fort mais ça donne une idée de l'effet que le témoignage de Pelletier devant Gomery a eu sur une bonne partie de la population.

Oui, ça doit être dur pour quelqu'un qui s'attend à ce que tout le monde s'incline sur son passage. Mais voilà, nous sommes en démocratie, pas en monarchie. Il ne suffit pas d'avoir occupé un poste important pour mériter le respect des gens.

Parlez-en à Lise Thibault qui aujourd'hui doit se faire lancer des tomates à chaque fois qu'elle met le pied (ou plutôt la roue) dehors. Il n'y a pas si longtemps pourtant on écrivait devant son nom «l'honorable» Lise Thibault.

Lise Thibault a été remplacée par Pierre Duchesne, un monsieur qui à son tour écrit «l'honorable» devant son nom. Pourtant la semaine dernière le monsieur en question s'est comporté comme un malpropre en refusant de rendre des comptes aux gens qui paient son salaire, c'est à dire vous et moi.

Le problème, madame Rioux, c'est qu'on honore trop. Trop souvent, trop vite, sans vraiment vérifier si les personnes qu'on honore sont véritablement honorables.

Si vous tenez vraiment à honorer Jean Pelletier, retroussez vos manches, enquêtez et écrivez le livre qui démontrera noir sur blanc qu'il n'a rien à se reprocher dans l'affaire des commandites. Faites la démonstration, preuves à l'appui, qu'il n'a jamais tiré un profit personnel de sa relation d'amitié avec l'entrepreneur Laurent Gagnon dans le développement du quartier St-Roch. Démontrez que sans lui, Québec n'aurait pas de grande bibliothèque aujourd'hui et que personne n'aurait eu l'idée d'inscrire la ville comme ville du patrimoine mondial à l'UNESCO.

Quand ce sera fait mais pas avant, vous aurez démontré qu'il était honorable et je m'inclinerai avec vous.

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